top of page

Stephan Biascamano : à la découverte de nouvelles profondeurs

À la manière du capitaine Cousteau dans l’Odyssée, Stephan Biascamano passe le plus clair de son temps à fabriquer des sous-marins animés. Pour ce natif de Sète, l’eau à toujours une place de choix dans sa vie d’artiste. Pêche, grillades interdites sur la plage sétoise et réalisation d’oeuvres interactives, son quotidien est rythmé par la culture de sa ville, l’inspirant chaque jour.


L’enfance de Stephan se résume par l’apprentissage de la pêche grâce à leur père, et la découverte de la peinture par leur grand-père maternelle. Son père se contentait de peu et tenait à être libre, « une vie de Robinson » simple et heureuse. À cause de son asthme, Stephan passait beaucoup de temps chez lui. Il a alors développer la pratique du dessin, lui permettant ainsi de s’évader et de se créer le monde réconfortant dont un enfant à besoin. Dès l’âge de 4 ans, il commence à dessiner sur ses draps, un échappatoire pour le futur artiste. Il est à la fois fasciné et partagé entre l’univers sous-marin si accessible de la côte sétoise et la découverte mystérieuse du cosmos. Se considérant comme un « enfant autiste surdoué », Stephan comprit très tôt que savoir dessiner ne suffisait pas, il fallait avoir en plus de l’imagination. Il rêvait de devenir quelqu’un comme Hergé ou Franquin, deux piliers de la bande dessinée. Il a donc déchiré tous ses dessins en quête de réalité pour commencer à peindre à l’huile des nues ou des marines pour ses voisins. Suite à l’échec de ses études aux Beaux-Arts, il accepte un travail de mécanicien pendant 5 ans qui lui sera très utile pour sa future vie de créateur de sculpture original. « Le travail de la mécanique des années 70 est très intéressante il y a un côté artisanal », déclare-t-il.


Puis, lorsqu’il guérit de son asthme à 20 ans , il tente le conservatoire de Sète pour vivre d’une de ses passions, le théâtre. Il joue plus de six pièces de Shakespeare lors de sa première année et se démarque lors de ses nombreuses prestations. Deux ans plus tard, il décide de partir pour Paris dans un atelier dramatique de Montmartre, afin de réaliser un nouveau rêve. Malheureusement, les places sont chères dans les théâtre parisien et son accent sétois ne le démarque pas suffisamment des autres comédiens. Stephan décide de mettre fin à sa carrière et de s’immerger dans le monde du cinéma en tant que réalisateur. Lors d’une virée dans une brocante, il achète une caméra et une pellicule de 16 mm et se lance dans plusieurs projets dont « Why not by night », « l’homme qui n’avait pas de figure », «paris apache », « la mafia sétoise » où ses amis et sa famille jouent les comédiens.


Un peu plus tard, il décide de revenir dans sa ville natale, Sète. La journée, il pêche avec son père pour gagner sa vie, et le soir, il se représente sur les scènes de théâtre montpelliéraine. Mais sa vie d’artiste le rattrape et il commence à sculpter des sous-marins pour sa décoration personnelle. Un jour, Hervé Di Rosa, un artiste peintre contemporain proche de la famille Biascamano, lui commande douze sous-marins et l’embauche pendant deux ans pour réaliser des peintures dans le cadre de ses expositions. « À force de faire sa collection, je me suis aperçu que le sous-marin est un habitacle où des personnages peuvent s’animer dedans, et en même temps il peut y avoir une certaine dramaturgie et un condensé d’histoire » explique-t-il. C’est à partir de ce moment que le cadet des Biascamano va réellement débuter le projet de toute une vie. Son univers décalé parfois farfelu le pousse à créer des sous-marins, dont chacun si on leur porte de l’attention raconte une histoire a l’intérieur de leur cabine ( Franck Sinatra, un orchestre, des fumeurs de marijuana, des personnages qui font les positions du kamasutra … ). À l’aide d’une lampe poche, chacun peut observer attentivement les nombreux détails que cache l’habitable. Grâce à ces oeuvres interactives, le public peut créer sa propre histoire, Stéphan leur impose une mise en scène, mais c’est à chacun d’interpréter l’histoire comme il l’entend. Il utilise la récupération, et créer ces petites figurines en bois sculpté. Cet univers loufoque provoque la curiosité de nombreux Sétois, qu’on adhère ou non, ses oeuvres ne laissent personne indifférent.



PORTEFOLIO : découverte de l'atelier de Stephan Biascamano



L'équipe EPHEM' en bref : 

 Rédacteur en chef :
John Bourgeois

​

​

 Secrétaire de rédaction :
Sid Ahmed Benahmed

 

​

Journalistes :
Sylvain Riollet
Jérémie Léger
Camille Heurtebise-Garnier
Margot Caillet
bottom of page