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Lise Chevalier : entre intérieur et extérieur

Lors d’une conférence organisée à Studio M, le jeudi 30 mars, Lise Chevalier nous a fait part de son parcours d’artiste, son travail actuel et de ses projets à venir. L’artiste sétoise interdisciplinaire nous emmène dans son univers fait de dessin, de photographie et d’écriture.

Lise Chevalier, artiste interdisciplinaire

Lise Chevalier, artiste interdisciplinaire


Biographie d'une artiste à en devenir


Depuis son enfance, Lise Chevalier s’enferme dans son monde imaginaire autour du dessin comme la plupart des enfants. « Les enfants ont une grande liberté et sont vraiment dans la créativité, ils n’ont pas de filtres avec le monde », témoigne-t-elle. Plus tard, cette passion autour des arts plastiques la conduite à faire ses études pendant trois ans aux Beaux Arts de Montpellier. Après l’obtention du diplôme national en arts plastiques (D.N.A.P) en 2006, Lise Chevalier décide de partir à Berlin où elle étudie quatre ans à l’Université des Arts de Berlin pour obtenir son master d’arts plastiques en 2010. Sa formation dans la capitale allemande était sans spécialisation, ainsi elle a pu approcher différentes techniques comme le dessin, la peinture et la photographie en argentique.


Pour Lise Chevalier, il y a un réel contraste entre la France et l’Allemagne sur la question de la liberté artistique. « Berlin est une ville très riche au niveau artistique, il y a de grands espaces de liberté pour les artistes. À l’inverse en France, l’art est beaucoup plus institutionnalisé avec les galeries, les centres d’art ou encore les musées », souligne-t-elle. La ville de Berlin et les mouvements artistiques qui en découlent sont une source d’inspiration pour Lise, notamment le mouvement des années 70 qui a apporté une grande liberté dans l’art. En 2012, elle décide de s’installer à Sète, dans l’ancien collège Victor Hugo qui est aujourd’hui un atelier pour les artistes, pour continuer dans cette esprit de « mouvement libre ». Pour Lise Chevalier, « la ville de Sète a tradition culturelle et une figuration libre qui inspire un bon nombre d’artistes ».


En effet, le MIAM reste dans cet objectif de « liberté » en proposant des expositions d’artistes autodidactes. Tout cet univers basé sur la liberté et la créativité artistique dans cette ville méditerranéenne inspire d’autant plus Lise Chevalier. « Pour être artiste, il faut être le propre juge de soi-même et se poser des questions sur ce qu’il nous entoure. Il faut essayer de comprendre l’univers de l’autre, son monde intérieur. Pour moi, les artistes sont des gens qui ont une hypersensibilité et peut-être que le travail d’artistes c’est justement ça entretenir ce côté corrosif et sensible », déclare-t-elle. Aujourd’hui, Lise Chevalier s’inscrit dans un nouveau courant où les installations artistiques permettent la mise en espace de plusieurs oeuvres et ainsi un voyage unique dans l’univers intime de l’artiste.

Minéral et Paysage

Au cours de ses études, Lise Chevalier s’est dans un premier temps spécialisée dans le dessin et la photographie argentique, mais c’est sa plume qui va rapidement se faire entendre. C’est d’ailleurs un melting pot de ces trois disciplines artistiques qui se retrouvent dans ses oeuvres. Passionnée par les paysages minéraux, elle écrit alors rapidement des textes poétiques inspirés des poèmes japonais Haïkus. « La montagne maison » est ainsi un poème métaphorique de 24 vers autour du lien entre éléments extérieurs et intérieurs. « Entretenir la rencontre entre paysages intérieurs et extérieurs c’est là toute la motivation de mon travail » confie Lise avant de continuer: « Cela s’est fait par des hasards et il y a une certaine part de mystère que je ne peux anticiper ». En archéologue-artiste c’est bien le lien entre les objets, qu’elle considère comme magiques, qui lui tient à coeur : « J’aime voir les correspondances entre les choses ».


"Blue Book" et vrai livre

Avec Cosmogonie, elle écrit sa propre mythologie ce qui n’est pas sans rappeler les oeuvres d’un résident de l’atelier rue Lakanal, vous l’aurez deviner le fameux, l’unique Aldo Biascamano. Sa première oeuvre majeure, le « Blue Book » est un recueil de 250 dessins colorés d’encre sur papier japonais, qu’elle a réalisé en une semaine, sous frénésie artistique. Mais son oeuvre la plus conséquente reste son livre « Faudra trois Saisons » publié dans une édition de la région. 5 ans d’un travail acharné qui raisonne comme la fin d’un cycle pour la plasticienne. Des photographies de la mer Baltique inspirées du romantisme allemand, y laissent entrevoir des paysages de falaise de craie, de mer et de forêt, véritables lieux de création pour Lise. Comme une frise chronologique où le dessin et la photographie lui permettent d’accoucher d’une écriture restée trop longtemps en elle, ce sont 10 photographies et textes poétiques à découvrir.

"L’atelier résidence Laboratoire"

Prochainement, Lise Chevalier compte monter un projet de résidence pour femme européennes à Sète. « L’atelier résidence Laboratoire » accueillera 6 artistes étrangères permettant de découvrir différents univers artistiques en passant par la Serbie, la Pologne, le Japon et bien entendu l’Allemagne. « C’est une lutte contre le sexisme et un soutien aux femmes issues du milieu de l’art, dans lequel elles ne sont que très peu représentées ». Un travail qui se terminera bien évidemment sur une exposition de l’ensemble des oeuvres.






























































































































L'équipe EPHEM' en bref : 

 Rédacteur en chef :
John Bourgeois

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 Secrétaire de rédaction :
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Journalistes :
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